El hombre inconcluso
Matías BERTILOTTI | Argentine | 78' | 2022
L’inspecteur Julián Gianoglio est envoyé pour résoudre un cas d’homicide dans le petit village où il est né et où il n’est jamais rentré depuis sa naissance. Carmen del Sauce : une dizaine d’habitants, le fleuve, un bar et un poste de police. Un décor si simple à première vue, mais qui cache des épaisses couches de secrets. L’enquête autour de la mort de celui que l’on appelle dans le village l’Allemand sera pour le protagoniste une affaire mélangeant disparitions, doubles identités et crimes historiques. Le vrai crime commence à se montrer quand l’inspecteur découvre qu’il n’est pas le seul Julián Gianoglio à être né à Carmen del Sauce…
Projection samedi 25 mars à 20h45 en présence du réalisateur et de l’actrice Paula Sartor
Le réalisateur
Matías Bertilotti
Matías Bertilotti est un producteur, scénariste et réalisateur. En ce qui concerne le cinéma, il a écrit aux côtés de Sebastián Pivotto y Jorge Bechara, « Un Crimen Argentino ». Il a produit et réalisé, avec la chorégraphe Ana Álvarez, le long métrage documentaire « Entre ellas el tiempo ». Il a dirigé les séries « Cartoneros, vide de película », « Bichos raros », « Contra las cuerdas » et « Las huellas del secretario », série qu’il a aussi écrit avec Joaquin Bonet. « El hombre inconcluso est son premier film de fiction en tant que scénariste et réalisateur. .
Pour aller plus loin...
Le film tourné à Misiones part d’un problème social lié à la dernière dictature militaire pour développer une police puissante et efficace.
Dans la petite ville perdue sur la carte, Carmen del Sauce, il y a un crime. L’Allemand (Ernesto Claudio) meurt mystérieusement, un gars aimé des locaux. Un policier nommé Julian Gianoglio (Gaston Ricaud) arrive pour collaborer à l’enquête du policier local (Carlos Santamaría). Mais il se trouve que le principal suspect (Nicolas Pauls) porte le même nom que lui. Trouver le suspect et résoudre le crime sera la mission de cet homme.
L’homme inachevé (2022) développe son histoire en deux temps. Le présent avec l’enquête sur le crime et le passé avec les événements antérieurs à l’événement de bouleversement social. Au fur et à mesure du premier, les différents flashbacks nous dévoilent la vérité cachée du passé. Une vérité liée aux années de plomb en Argentine.
Le réalisateur Matías Bertilotti nous plonge dans l’histoire sordide qui se raconte, avec un travail technique impeccable et des performances imbattables. Souvent des acteurs secondaires (à l’exception de Victor Laplace, qui interprète Reynaldo) travaillent d’un naturel remarquable pour rendre l’histoire crédible et nous transporter dans l’univers représenté, ainsi qu’un grand nombre d’acteurs locaux. Ainsi, l’histoire racontée a un développement et une épaisseur dramatique et il n’y a aucune excuse pour transmettre un message social. L’histoire au service de l’histoire et non l’inverse.
La réflexion sur le changement avec un écho dans le passé esquissée au début -et reprise à la fin-, acquiert ainsi un sens philosophique puissant mais toujours par le plaisir de raconter une bonne histoire sur une petite ville dans laquelle se trouve un grand enfer caché.